Des droits du travail des travailleurs sans papiers

Encore une fois: pourquoi parler des conditions de travail?

Tout d’abord, de très nombreuses personnes en séjour illégal n’ont aucune question spécifique sur les droits du travail. Cela est peut-être dû au fait qu’elles ignorent leurs droits, qu’elles ont d’autres priorités ou qu’elles ne sont pas intéressées pour contacter un service spécialisé. Des informations correctes peuvent toutefois leur permettre de demander de l’aide dans des situations problématiques ou même quand certains problèmes se présentent.

Les conditions de travail, même sur le marché du travail clandestin, peuvent être très différentes. Généralement, les droits du travail ne sont pas tous respectés, mais cela ne signifie pas pour autant que la personne concernée considère cela comme une situation problématique. Et surtout: dans de nombreux cas, il n’existe aucune alternative aux mauvaises conditions de travail (voir étape 1 comprendre).

Il est toutefois sensé de parler de leurs conditions de travail:

  • Les personnes acceptent simplement certaines conditions de travail parce qu’elles ignorent leurs droits. Les informations relatives aux droits du travail représentent pour ce groupe une première forme de prévention contre les abus. Elles donnent au travailleur un point de référence lors des négociations des conditions de travail avec les employeurs.
  • Si les conditions de travail deviennent problématiques (dans l’expérience du travailleur), il est bon que ce travailleur sache qu’il y a quelqu’un avec qui il peut communiquer à ce sujet. Quand le travailleur sait que son assistant social s’intéresse à sa situation, il sera plus enclin à demander de l’aide en cas de besoin.
  • Il est souvent très difficile d’agir quand les problèmes se posent. Il est préférable que les personnes concernées s’arment jusqu’à un certain point contre les abus dès le début de leur emploi:
    • En étant bien informées sur leur employeur, sur leur lieu de travail et éventuellement sur les collaborateurs (entreprises de collaboration) et les plaintes de l’employeur. En cas de problèmes, cela permet de reconstituer un récit, de fournir des preuves et de déterminer la personne à laquelle il faut s’adresser plus rapidement.
  • Certains types de systèmes d’emploi sont très risqués pour les travailleurs sans papiers. Il est préférable qu’ils en soient informés: situations de fausse indépendance, faux passeports, sous-traitance. Il s’agit souvent de systèmes ‘gris’. Un travailleur recrute p. ex. un certain nombre de collègues pour le compte de son employeur ou le salaire est payé via l’un des travailleurs. L’employeur peut ensuite prétendre que cette personne était finalement un sous-traitant et essayer ainsi de rejeter la responsabilité.

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